(Avec lenteur, ces années-là,
le pays sortait de la guerre)
*
Leur enfance avait été heureuse.
Sur le chemin des écoliers,
le cartable en bandoulière,
ils marchaient allègrement.
Le soir, ils lisaient les romans
de Jack London et de Kipling
et rêvaient d'aventures
dans le Grand Nord ou dans la jungle.
*
Et puis, avec ses doutes
et ses révoltes,
vint le temps de l'adolescence.
Les folles espérances
de l'été trente-six avaient changé leur vie.
À bicyclette, à pied,
ils découvraient la liberté
et les premières amours
naissaient sur une plage
ou à l'ombre d'un chêne.
Bientôt, commencerait le cauchemar.
*
Ils allaient fêter leurs vingt ans
lorsque la guerre est revenue.
La guerre ! ils la détestaient tous
mais il fallait la faire !
Ils pensaient :
" Pourquoi ces bombes, ces fusils ?
Les soldats d'en face, eux aussi,
n'ont-ils pas envie de vivre ? "
Certains ne sont pas revenus.
Ils s'appelaient André, Rémi, Jacques, Nathan.
Ceux qui par chance étaient rentrés
avaient perdu leurs illusions.
Ils taisaient leur douleur
et pleuraient les amis disparus.
Octobre 2020
Meu pai foi dessa geracao(1923) e perdeu muitos dos seus sonhos e amigos!
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