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jeudi 10 janvier 2019

Autoportrait II et III


LES AUTRES

Je parle pour ceux qui n'osent parler, pour ceux dont on a étouffé la voix.
Je chante pour ceux qui marchent dans le soir,
sans but et sans espoir,
Pour toi, l'enfant du Sahel dont la pauvre main tendue n'attend qu'un peu de riz,

Pour toi qui as tant donné et que l'on abandonne
aux longues nuits d'hiver sans feu et sans personne,
Pour toi qui étais si belle et que le lourd travail a défigurée,
Pour toi, le soldat du désert à qui l'on a appris la haine,
toi qui rêvais de paix et de bonheur tranquille.
J'écris pour vous, oubliés de partout
Et je voudrais que votre regard fier
rencontrât celui de l'homme nanti
qui traîne de palace en palace
sa morosité. 


STYLES

    J'aime dans l'écriture – et dans la vie – la simplicité et la sobriété.
Aller à l'essentiel en peu de mots est une nécessité de notre temps.
Rien ne m'irrite plus que ces gens qui se croient pleins d'importance et qui parlent avec emphase, avec grandiloquence, qui s'écoutent parler plutôt que d'écouter les autres.
Je préfère le bon sens du paysan, sa connaissance de la vie, au soliloque stérile du pédant.

   Écrire c'est communiquer. Ce que je reproche à bon nombre d'auteurs modernes qui disent souffrir de leur solitude, c'est de s'enfermer volontairement dans cet état en choisissant la voie de l'hermétisme (qui n'est pas toujours celle du génie).
C'est pourquoi je préfère un poème de Prévert, un billet d'Escarpit, une chanson de Brassens, une page du Petit Prince à certaines œuvres à la mode.
Alain avait raison. Il faut offrir « toute la poésie à tous autant qu'on pourra ».

Deux extraits du recueil Un jour comme les autres – Mars 1974







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