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jeudi 14 octobre 2021

Georges Brassens et la poésie

 


Georges Brassens (1921-1981)    

   Les années passent et ses chansons résistent au temps...  

Le 30 octobre 1981 au matin, on apprenait que Georges Brassens était mort dans la nuit. Il venait d'avoir soixante ans et tous ceux qui l'appréciaient ressentirent ce jour-là une profonde tristesse.    Pour de nombreux chanteurs, il reste un modèle. Si l'on excepte Maxime Le Forestier, personne n'a su interpréter ses chansons aussi bien que lui. Avec Brel et Leonard Cohen, il est un des grands auteurs - compositeurs - interprètes du 20e siècle.    

    Il y a quelques années, après être allé à Sète, sur sa tombe modeste qui se mêle aux tombes anonymes du cimetière du Py tourné vers l'étang de Thau, je me suis rendu à l'espace Brassens. Dans la salle où l'on projetait un de ses concerts de Bobino, il y avait de nombreux jeunes de moins de vingt ans qui chantaient avec enthousiasme ses succès. Eux qui ne l'avaient pas connu de son vivant, savaient par cœur toutes ses chansons !  J'ai eu ce jour-là la confirmation que Brassens n'était plus le chanteur d'une génération ; il était devenu un artiste éternel. 

     Il est difficile en quelques lignes de dégager la totalité de la personnalité de Brassens, la force de son œuvre.  Son univers est intemporel. Brassens faisait souvent référence à Villon et au Moyen-Âge mais il était aussi en avance sur son temps, en évoquant des thèmes dont on parlait peu dans les années 1950 et 1960. Certaines chansons jugées scandaleuses à cette époque étaient interdites à la radio.    

  Brassens estimait ne pas être un poète alors que de nombreuses trouvailles poétiques traversent ses textes et que ses qualités de versificateur sont indéniables, surtout dans les vers comportant peu de syllabes (La marguerite, la cane de Jeanne, par exemple).  Peut-être vaut-il mieux le ranger dans la catégorie des troubadours ?   

  Il fut un grand serviteur de la poésie, disposant d'un don exceptionnel pour déposer sur ses textes mais aussi sur ceux d'autres poètes les notes qui magnifiaient leur œuvre ( Victor Hugo, Paul Fort, Aragon, Francis Jammes, Lamartine...) ou pour nous faire découvrir des inconnus comme Antoine Pol, l'auteur du très beau texte Les Passantes.  

  N'en déplaise aux puristes qui estiment qu'il n'est pas utile de mettre de la musique sur de beaux vers, Brassens a contribué en agissant ainsi à rendre la poésie plus accessible.    

   Certains ont jugé que sa musique était pauvre. Ils se sont trompés : Brassens était aussi un excellent compositeur, un grand maître dans l'art des accords et il avait un formidable sens du rythme. Tous ceux qui ont tenté de jouer ses mélodies à la guitare peuvent témoigner de la dextérité que cela nécessite.    

   Mais la personnalité de Georges Brassens apparaît essentiellement dans les thèmes qu'il a abordés. Il n'a jamais été un chanteur dit " engagé" mais il a défendu de grandes causes en dénonçant la peine de mort, les guerres, le conformisme et le fanatisme. Il a célébré l'amitié, l'amour, les gens simples (l'Auvergnat, le fossoyeur, Bonhomme...), la liberté, la nature, les animaux (et en particulier les chats).   

  Réécouter  ses chansons remplies d'humanité et de tolérance procure un plaisir sans cesse renouvelé.  Les paroles de Brassens donnent de l'humanité une image plus douce que celle qu'offrent ces  gens d'aujourd'hui toujours prompts à jeter l'opprobre sur les étrangers et les gens différents.  

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