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jeudi 11 février 2021

Bestiaire n° 3 : le pigeon

 


 Lors de mes voyages, la présence du pigeon dans la plupart des grandes villes m'a frappé.   
Sur la place Saint-Marc à Venise, ils étaient des centaines à marcher au milieu des touristes. 
À Rome, sur la place Saint-Pierre, un pigeon solitaire et triste était là, immobile, et son plumage grisâtre s’accordait avec la couleur du pavé sur lequel il s’était posé. 
À Paris, l'un d'eux s'était installé sur la tête d'une statue. Il m'a inspiré le texte ci-dessous. 

   Le pigeon  vit au milieu des hommes dans l'indifférence. Il ne craint pas les passants qui le frôlent. En réalité, toute son attention se porte sur le sol : il cherche patiemment la miette de pain, le morceau de gâteau abandonné par négligence ou maladresse par le promeneur. 
Le pigeon aide l'éboueur dans sa tâche.

                                                *

Le pigeon effronté

J'aime l'insolence du pigeon parisien qui, après avoir survolé la statue qui orne le parc, décide de se poser sur la tête de l'apollon puis, doucement, abandonne sa fiente.

Peu lui importe le rang ou la beauté du personnage ainsi offensé ! Qu'il s'agisse d'un dieu, d'un empereur ou d'un grand guerrier, le pigeon s'en moque. Il ne craint pas la vindicte populaire. 

Cette trace abandonnée sur la tête ou le torse de l'éphèbe ne serait-elle pas sa façon personnelle de rappeler aux hommes que ses ancêtres vivaient tranquillement dans de belles forêts où ils trouvaient abri et nourriture, avant d'y être délogés au nom d'un prétendu progrès ?
                                                     
   
2016

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