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mercredi 30 septembre 2020

La coccinelle

 


La coccinelle

Parmi la multitude d'insectes qui fréquentent nos lieux familiers, la coccinelle est sans aucun doute celle qui bénéficie de la réputation la plus flatteuse.

Dans le regard de l'enfant qui n'a reçu aucune leçon de biologie et qui se fie aux apparences, la coccinelle semble immédiatement sympathique.

Il aime sa couleur vive, ce beau rouge écarlate constellé de quelques points noirs ou jaunes, sa forme arrondie, son aspect  lisse et  sa petite taille rassurante.

L'enfant  craint la guêpe et le bourdon qui piquent,

il déteste l'araignée et le cafard qu'il trouve repoussants 

mais dès qu'une coccinelle vient se poser sur sa main, il manifeste sa joie. 

Le léger chatouillis qu'il ressent le fait sourire.

 Tout le monde aime la coccinelle et l'appelle familièrement " bête à bon dieu ". 

Le dévot devine en elle la bonté divine. 

En pensant à elle, le mécréant le plus rustre s'attendrit.

2016



mercredi 23 septembre 2020

Automne

                                            Photo pixel 2013 - pixabay.com


ROUGE

Oh ! les couleurs de l'automne qui toujours nous étonnent !                

Tandis que résiste le vert, des taches jaunes et rousses

parsèment le sol

et peu à peu le rouge égaye la nature.

                          *

Rouge vermillon des feuilles de l'érable,

rouge pourpre de la digitale des prés,

rouge vif des coquelicots de l'oubli et des rêves, 

rouge sauvage des fleurs des chemins  

qu'un soleil doux caresse, 

rouge vermeil  des fruits mûrs 

des jardins et des bois 

qui tente les oiseaux  !

                      *

Humain, oublie le rouge de la colère 

et du sang qui coule dans les guerres.

Écoute  la nature !

Le rouge  de l'automne,

c'est celui de l'amour,

du plaisir, de la joie!

21 septembre 2020



 

mercredi 16 septembre 2020

Marta et la voix de Dieu (fable)

 

 

                                    Photo Qyk Master - pixabay.com


 Dans la forêt déserte, un matin de décembre,

entre les vieux sapins et les mélèzes nus,

Marta avançait lentement

sur le sentier gelé.

 Un vent glacial mordait sa peau 

et sous les gants, ses doigts s’engourdissaient.

La vieille dame haletante

portait sur son épaule un lourd fagot

et chaque pas augmentait sa douleur.

À bout de force, elle marchait, le dos courbé, 

le corps usé  par tant d'années de durs travaux.

Soudain, de sa voix frêle, elle lança sa plainte :

— Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi 

dois-je avoir tant de mal pour me chauffer l'hiver ?

— Mon Dieu,  je n’en peux plus ! 

Et Marta poursuivait son chemin

quand  une voix profonde 

traversa les nuages :

— Qui est là ? Qui m’appelle ?

Incrédule, Marta fit exploser sa joie.

—   Oui, Il m’a entendue !

Celui que personne n’a jamais vu, 

Celui dont personne n'a entendu la voix 

hormis la jeune Jeanne ! 

Il m’a parlé, moi la modeste femme !

Alors son pas  devint plus sûr et plus rapide. 

Elle était soulagée. 

Le fardeau maintenant lui semblait  si léger !

                                 *

Cette histoire fit jaser  les gens du  village.

Était - ce un miracle ? une hallucination ?

Une chose était sûre :

Depuis ce matin-là, Marta était heureuse.

27 août 2020


mercredi 9 septembre 2020

L'homme déraciné

                                                    

Photo Sam Williams - pixabay.com


La table en formica 
n'avait aucun souvenir
et l'homme déraciné   
qui rentrait de l'usine
s'asseyait à la table, 
morose et fatigué. 

Il n'oublierait jamais la table des aïeux,
une table rustique
aux planches de vieux chêne 
qu'un  artisan habile 
avait avec ardeur rabotées et polies, 
et  qui sentait la bonne cire !

Elle avait entendu tant d'histoires,
tant de rires, de pleurs,
de paroles aimantes,
connu tant de secrets!

C'était la table d'avant l'exil,
la table des jours heureux.
 
Août 2020

jeudi 3 septembre 2020

Solitude et plénitude

 

Solitude

     Dans la solitude d’une chambre ou d’une montagne,   certains appréhendent le silence car se retrouver seuls  avec eux-mêmes les angoisse.

Plénitude       

    Il suffit parfois de peu de chose pour éprouver l’espace d’un instant un sentiment de plénitude. Il suffit de regarder une rivière qui coule tranquillement devant vous, un couple de hérons  qui passe en rasant la surface de l’eau et puis soudain, au moment où le soleil va se coucher   derrière la montagne, vous apercevez, étonné, des rayons violacés qui traversent comme dans un rêve  la paille couvrant le toit d’une terrasse. 

2018

                                                                  *

Sur la montagne

La montagne se tait

dans son voile de nuit

Et quand tu viens ici

rêver dans le silence

plus que l'immensité

et plus qu'une présence

c'est toi-même

que tu cherches.

1974



le puits